Confrontées à la nécessité de réaliser des économies d’énergie et de réduire leur empreinte environnementale, les copropriétés sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers l’audit énergétique. Ce diagnostic complet permet d’identifier les points faibles du bâtiment sur le plan énergétique et de proposer des solutions adaptées pour améliorer sa performance. Décryptage de cet outil indispensable pour valoriser son patrimoine immobilier tout en faisant un geste pour la planète.
L’importance de l’audit énergétique en copropriété
Dans un contexte où la transition énergétique est au cœur des préoccupations, l’audit énergétique est une étape incontournable pour les copropriétés souhaitant optimiser leur consommation d’énergie et réduire leurs charges. En effet, il permet d’avoir une vision précise des performances énergétiques du bâtiment et d’identifier les sources potentielles d’économies.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), les bâtiments résidentiels représentent près de 45 % de la consommation finale d’énergie en France. La réalisation d’un audit énergétique est donc essentielle pour mieux comprendre les besoins du bâtiment et déterminer les travaux prioritaires à réaliser.
En outre, un audit énergétique permet de valoriser son patrimoine immobilier en améliorant son étiquette énergétique, un critère de plus en plus pris en compte par les acheteurs et les locataires. La loi impose d’ailleurs aux copropriétés de plus de 50 lots avec chauffage collectif de réaliser un audit énergétique avant le 31 décembre 2021.
Le déroulement de l’audit énergétique en copropriété
Un audit énergétique est réalisé par un diagnostiqueur professionnel qui se déplace dans la copropriété pour effectuer une série de mesures et d’observations. Le processus comprend plusieurs étapes :
- L’évaluation des consommations d’énergie : le diagnostiqueur analyse les factures d’énergie (gaz, électricité, fioul…) sur les trois dernières années pour déterminer la consommation moyenne du bâtiment.
- L’étude thermique : cette étape consiste à identifier les sources de déperditions thermiques du bâtiment (fenêtres, murs, toiture…), à calculer la performance énergétique globale du bâtiment et à vérifier l’étanchéité à l’air.
- La visite des parties communes et privatives : le diagnostiqueur examine l’état général du bâtiment, ses équipements (chauffage, ventilation, production d’eau chaude…) et son isolation.
- L’analyse des données et la proposition de scénarios d’amélioration : à partir des informations recueillies, le diagnostiqueur établit un bilan énergétique et propose des solutions pour améliorer la performance énergétique de la copropriété.
Les résultats de l’audit énergétique sont présentés sous la forme d’un rapport détaillé, qui est soumis au vote de l’assemblée générale des copropriétaires. Celui-ci doit être conservé pendant une durée minimale de 10 ans.
Les principales recommandations issues de l’audit énergétique
Le rapport d’audit énergétique contient différentes préconisations pour améliorer la performance énergétique du bâtiment. Parmi les principales recommandations, on retrouve :
- L’isolation thermique : il s’agit souvent de l’une des priorités identifiées lors de l’audit, car une bonne isolation permet de réduire significativement les déperditions thermiques et donc les besoins en chauffage. Les travaux peuvent concerner aussi bien les murs, la toiture que les fenêtres.
- Le renouvellement du système de chauffage : remplacer un équipement vétuste ou peu performant par un modèle plus moderne et économe en énergie peut générer d’importantes économies sur la facture énergétique.
- L’amélioration du système de ventilation : un bon renouvellement de l’air est essentiel pour garantir une bonne qualité de vie aux occupants et éviter les problèmes d’humidité. L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) peut être une solution à envisager.
- La production d’eau chaude sanitaire : l’audit énergétique peut identifier des solutions pour optimiser la production d’eau chaude, par exemple en installant des panneaux solaires thermiques ou en optant pour un système de pompe à chaleur.
Il est important de souligner que les travaux préconisés par l’audit énergétique ne sont pas obligatoires, mais ils constituent une feuille de route pour guider les copropriétaires dans leur démarche d’amélioration de la performance énergétique du bâtiment.
Les aides financières pour réaliser un audit énergétique
Un audit énergétique représente un investissement financier non négligeable pour une copropriété. Toutefois, il est possible de bénéficier de différentes aides financières pour alléger le coût du diagnostic :
- L’aide Habiter Mieux Copropriété de l’Anah : cette subvention peut couvrir jusqu’à 50 % du coût de l’audit énergétique et des études associées, dans la limite de 20 000 euros par copropriété. Elle est réservée aux copropriétés en difficulté ou situées en quartiers prioritaires de la politique de la ville.
- Les certificats d’économies d’énergie (CEE) : le dispositif CEE permet aux copropriétés de bénéficier d’une prime financière versée par les fournisseurs d’énergie pour la réalisation d’un audit énergétique, à condition de respecter certains critères d’éligibilité.
- Les aides locales : certaines collectivités territoriales proposent des subventions pour inciter les copropriétés à réaliser un audit énergétique et à engager des travaux de rénovation énergétique.
Pour obtenir ces aides, il est essentiel de faire appel à un diagnostiqueur professionnel certifié et indépendant, qui respecte les exigences réglementaires en vigueur.
En somme, l’audit énergétique en copropriété constitue un outil précieux pour identifier les axes d’amélioration possibles et engager une démarche de rénovation énergétique. Il permet non seulement de réaliser des économies sur les charges de copropriété, mais aussi de valoriser son patrimoine immobilier et de participer activement à la transition énergétique.